de Massa Makan Diabaté
- Mise en scène : Patrick Janvier et Marcela Pizarro
Ce spectacle a été créé au Mali puis s’est rendu au M.A.S.A d’Abidjan et en tournée au Canada-Québec. Plus de 50 représentations ont eu lieu sur trois continents.
Ce spectacle a reçu le prix UNESCO pour la promotion des Arts.
Co-production Acte Sept (Mali), Ensemble Sauvage Public (Canada-Québec), Les Voix du Caméléon (France), Afrique en Créations.
L’histoire :
Au lendemain du Traité de Paix signé en 1886 sur les rives du fleuve Niger, Samory Touré est torturé par de multiples doutes. Désapprouvé par ses proches et par son armée, las du pouvoir dont les manigances et les compromissions lui pèsent, Samory doit choisir entre ses deux fils préférés celui qui se rendra en France selon les exigences du Traité. Décision qui revient à désigner son successeur à la tête de l’empire du Wassoulou.
Dioulé Karamoko, le fils choisi pour accomplir la délicate mission de “percer le secret des Blancs” revient à la fois fasciné et terrifié par la puissance militaire de l’ennemi. Seul, face à son père et à l’armée, devant son peuple engagé dans la guerre depuis quinze ans, il se proclame messager de la paix. Chacun dès lors se bat pour sauvegarder ce qu’il croit être l’essentiel.
Mais la vérité est-elle unique ou multiple? “Pour grands que soient les rois, ils sont ce que nous sommes…”, des êtres humains, faillibles tout comme nous, pétris de lumière autant que d’ombre.
“Des hommes éloignés de nos préjugés comprendront peut-être que ce fut pour moi un devoir sacré de crier du haut d’une estrade : Paix ! Paix! “
L’auteur :
Massa Makan Diabaté est né en 1938 à Kita en plein pays malinké, un des berceaux de la tradition orale au Mali. Kélé Monson Diabaté, son oncle et maître, fut un traditionaliste, que beaucoup de chercheurs ont consulté pour son savoir. Malgré son titre universitaire (Historien), Massa Makan Diabaté n’a rien perdu de l’éducation traditionnelle donnée aux jeunes griots dès l’âge de 7 ans. Cela fit que M.M. Diabaté était, à proprement parler, “au carrefour de l’oral et de l’écrit”.
Ce n’est donc pas un hasard si les premiers textes de M.M. Diabaté sont des traductions en français de textes traditionnels oraux (épopée, contes).
En effet, il est de coutume qu’à l’âge de 21 ans, le jeune griot récite, au cours d’une veillée, la geste de soundjata, telle qu’il l’a apprise depuis sa plus jeune enfance auprès de son père.
Il s’agit comme d’une sorte d’examen de passage, l’enfant, devant ensuite partir loin de sa terre natale parfaire son savoir au contact d’autres maîtres.
Parce que, son éducation traditionnelle fut interrompue par moment par l’école moderne française et qu’il se sentait plus à l’aise à l’écrit qu’à l’oral, M.M. Diabaté entreprit alors de conclure son apprentissage comme le veut la coutume.
Les textes français inspirés de la tradition sont remarquables même si M.M. Diabaté aimait à dire qu’ils “sont piètres, comparé à la parole de Kélé Monson”.
Quand il publie plus tard ses œuvres romanesques, M.M. Diabaté est toujours marqué par l’oralité. Comment en aurait-il pu être autrement, si l’homme n’a jamais ressenti la moindre frustration du fait de son appartenance à une caste (les griots ), qui est de nos jours totalement dévalorisée ?
La mort à Bamako en février 1988 de M.M Diabaté fit rappeler cette réflexion de Kélé Monson Diabaté : “Il n’est pas juste que le fruit vert tombe avant le fruit mûr”.
La presse
Le droit – Ottawa