Fatma


Gare au Théâtre, Vitry/Seine, 2007

  • Auteur : M’Hamed Benguettaf
  • Interprétation : Diariétou Keïta
  • Mise en scène : Christophe Merle
  • Technique : Fernando Lopes-Fadigas

“Non, je ne mets pas en colère parce que l’on m’exploite. Non, je me mets en colère parce qu’on me vole mon sentiment de liberté.”

M.Benguettaf


L’histoire :

Derrière le personnage populaire de Fatma, la femme de ménage

— Diarétou Keïta Gare au Théâtre, Vitry/Seine, 2007
Diarétou Keïta – Gare au Théâtre, Vitry/Seine, 2007

célibataire, se cache un individu blessé, confronté à de multiples pressions sociales, culturelles et politiques qui réduisent considérablement son champ de liberté et d’épanouissement.

Fatma souffre de différents maux. Des parents trop tôt disparus et donc des rêves et une ascension sociale qui se sont envolés, une fratrie peu reconnaissante, un mariage qui n’est pas venu, un entourage quotidien qui la surveille et qui lui fait payer cher son célibat (nous sommes dans une société musulmane), une société en transformation qui ne maîtrise plus ses propres choix et perd ses valeurs sociales, une classe politique arrogante où règne le népotisme et le dédain, un monde où les choses vont si vite qu’elles nous échappent.

Diarétou Keïta

Une fois par mois, le jour dont elle dispose pour laver son linge sur la terrasse de l’immeuble, Fatma retrouve son espace de liberté, d’intimité, de tranquillité… de survie ? Seule, enfin seule!

Entre le ciel qui incarne la légèreté, l’horizon, la lumière, l’avenir, l’intemporel, le monde du divin et la terre synonyme de pesanteur, d’absence de perspectives, de ténèbres, de présent sans espoir, de temps qui passe nous rapprochant chaque jour de la mort, de l’imperfection humaine, il y a Fatma et à travers elle, la fragilité de l’humanité.

Dominée par les puissants, bafouée par ses semblables, Fatma cherche à rester debout. Elle nous invite tantôt à la gravité, tantôt à la cocasserie et nous propose un voyage permanent entre intériorité et exubérance.

La presse